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Bill In New Zealand

22 octobre 2012

Bercent mon coeur d'une langueur monotone

Par le chemin des écoliers - Jour 102

Bien que nous volions vers l'ouest, et que la nuit doive donc être bien courte, elle est encore présente quand les réacteurs de l'avion commencent à faire un bruit bizarre, un sorte d'éructation incontrôlée. Ah non ! C'est Éowyn qui s'est réveillée et veut à tout prix baptiser l'A380 ! Hé ! Ce n'est pas son premier vol, ce n'est plus la peine ! Hélas, elle ne veut rien entendre et arrose son siège auto et le siège de l'avion d'un geyser digne de Yellowstone. Au même moment, comme pour appuyer un comique de répétition dont nous nous serions bien passés, le voyant "attachez vos ceintures" s'allume, ce qui veut dire que nous devons rester à nos sièges... Nous nettoyons l'avion et le bébé comme nous pouvons, la changeons, et finalement elle s'endort sur nous et pas dans son siège ; de toute façon, vu l'état de ce dernier...

Le jour et les autres passagers se lèvent alors que nous arrivons sur Paris : la Tour Eiffel dépasse des nuages. Notre bétaillère volante fait un dernier virage sur l'aile et se pose sur une piste de Charles De Gaulle (l'aéroport, pas le porte-avions, vu la distance qu'un A380 met à s'arrêter, ça ne passerait sûrement pas...) avec trois quarts d'heure de retard, les mêmes qu'au départ. Nous débarquons directement à Paris, sans passer par les plages de Normandie !

Revenir jusqu'au terminal 2E est un vrai marathon, entre coursives, escaliers, métro-navette et escalators, mais nous finissons tout de même par passer la douane, où Éowyn n'a aucun problème malgré son passeport kiwi. L'attente des bagages semble durer cinq ans, un peu comme notre vie en Nouvelle Zélande. Nous repassons en vitesse les moments forts de ces cinq années, l'arrivée à Wellington, la première vision du Tongariro, de Castle Point, du Taranaki, des Red Rocks aux portes de la capitale, les randos dans les Alpes du Sud, le Doubtful Sound, la Otago Peninsula, les pingouins des Catlins, les phoques de Kaikoura, les baleines dans le même coin, les glaciers qui descendent à la mer, la mer qui remonte la plage des White Cliffs, les grottes des Waitomo Caves et leur pont naturel, les tuataras au pied de kauris millénaires, et toutes ces îles autour des deux principales, Matiu, Kapiti, Waheke, Great Barrier, Rangitoto, Poor Knights, White, Stewart, Ulva et bien sûr les inoubliables Chatham, inoubliables car oubliées des circuits touristiques classiques. Mais surtout, le Wellington Day 2011 à Wellington et ses 3,5 kilos, bientôt 13, de bonheur.

Ça y est, tout est là, le porte-bébé, la poussette qui nous sert de caddie, les deux gros sacs et le siège auto parfumé au cheesecake à moitié digéré. Nous passons les doubles portes et François est là, en instance d'aller au travail. C'est là qu'il nous confiera les clefs de la voiture, nous laissant libres sur les routes de France, ou au moins d'Île de France tout d'abord.

Ça y est, c'est la fin de ce voyage et donc de ce blog, nos chaussures vont pouvoir prendre du repos bien mérité, après ces trois mois et demi sur les routes :

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Pour mémoire, voici la tête qu'elles avaient au début de cette odyssée :

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Le lecteur attentif remarquera comme elles ont vieilli. Certaines ont même tellement vieilli qu'il a fallu les changer ! Une autre paire a elle été changée pour raison de pointure qui augmente...


Bill, lui, va goûter au joies de la gastronomie française, bretonne même pour être précis :
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Nous allons de notre côté nous poser, complètement à l'ouest...

Heureux qui comme Ulysse, etc. Bill va enfin goûter, en plus des crêpes, une retraite bien méritée :
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Comment finir ? Nous pourrions faire un résumé du blog, comme pour une quatrième de couverture. Nous pourrions aussi construire une conclusion, comme pour un devoir de français, mais comme nous n'avions ni thèse, ni antithèse ni synthèse... Nous pourrions finir comme le dernier Harry Potter, avec un passage "quinze ans après", mais cela représenterait autant d'attente pour nos lecteurs (déjà qu'ils ont attendu plus de six mois...). Nous pourrions finir de façon laconique, comme l'Assommoir ou la Chartreuse de Parme, en une phrase qui résume plusieurs années. Bill verrait bien finir comme un Club des Cinq, uniquement parce qu'il y a un chien dans l'histoire. Lui qui est né dans les Cinq Terres aimerait de toute façon visiter les cinq continents. Nous pourrions finir comme Waking Ned Devine (Ne faites pas attention au titre français...), le film préféré de Boule, en trinquant en haut d'une falaise. Le plus simple, c'est peut-être de finir tout bêtement par un mot, en version française :

                        FIN

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21 octobre 2012

Les sanglots longs des violons de l'automne

Par le chemin des écoliers - Jour 101 (Comme les dalmatiens)

Chacun ses urgences, ce matin : Vanessa fait les dernières courses nécessaires au voyage, Boule joue avec Éowyn. Du coup, il ne nous reste qu'une heure et demi pour tout ramasser quand Vanessa revient de Walgreens. Remplir les sacs est relativement aisé, car nous avons décidé d'enregistrer trois sacs pour ce dernier vol, au lieu de deux précédemment. Le sac orange avalera donc tout ce qui d'habitude se voyait comprimé dans le sac gris ou le sac noir. Pour un vol de nuit, Éowyn a en effet le droit à un siège.

Nous remplissons l'ascenseur comme à l'accoutumée, et nos affaires se déversent dans le lobby de l'hôtel quand il y arrive. Un taxi nous attend, et Vanessa revient voir Boule le prévenir. Quand Boule arrive alors avec une grosse partie des sacs au taxi, le chauffeur ne l'a jamais vu et il lui faut employer un code secret pour se faire reconnaître. Comme le code n'a pas été convenu à l'avance, ce n'est pas du gâteau (- Gâteau ! - Merci Éowyn). La discussion prend des airs de :
 - C'est vous le mari de la femme avec le petit garçon ?
 - Non, nous ne sommes pas mariés, et c'est une petite fille, mais à part ça nous allons à l'aéroport.
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Une dernière fois, nous traversons Manhattan d'ouest en est, en passant par Times Square, puis le tunnel du Queens, et bientôt les tours de Manhattan disparaissent derrière nous (certaines ont disparu depuis douze ans...), remplacées par les soucoupes volantes de la fin de MIB. Cool, même si l'appareil met trois heures à ne pas prendre la photo.

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Nous sommes à JFK sept heures avant le vol, qui dit mieux ? C'est tellement tôt que nous avons peur d'avoir à nous trimballer avec tout notre matériel pendant un moment, mais en fait le guichet Air France nous débarrasse déjà de la poussette, des trois sacs et du porte-bébé, merci Air France. Nous gardons le siège auto avec nous, car nous ne voulons pas réitérer l'expérience du vol pour San Francisco. Il n'y a pas de douane à JFK, pas de tampon sur notre passeport, le gusse de la sécurité ne les scanne même pas. Nous sommes un peu déçus. Ça y est, nous nous posons, légers, devant la porte 16, même si notre avion doit partir de la 18 dans quelques heures. Cela devrait nous laisser le temps d'un dernier cheesecake à la New-Yorkaise et d'un peu de nourriture turque. Cet encas s'avère un peu lourd, au point qu'Éowyn se dresse un moment sur la couverture où elle dormait, et la repeint en blanc. La couverture fut blanche il y a bien longtemps, mais après tout ce voyage elle était devenue bien marron. Le vomito d'Éowyn l'a fait redevenir blanche, mais nous décidons pourtant de la nettoyer avant de monter dans l'avion, l'odorat de Bill étant assez sensible à certaines odeurs.
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Vers 15h00, l'A380 de Korean Airlines qui occupait la porte 18 dégage, et vers 16h00 un gros n'avion du même modèle, mais d'Air France celui-là, arrive. Ce sera le nôtre. Dans la coursive, il y a un gugusse qui fait "Eh, t'as vu ? Il est gros cet avion, il y a deux étages !". Nous nous demandons un peu sur quelle planète il vit habituellement.

À 18h15, bien plus tôt que prévu, ils ouvrent les portes de l'A380. En fait, ils n'ouvrent qu'une porte, c'est rigolo, et 700 personnes vont passer par là. C'est gros, c'est large, c'est long, mais à part ça c'est un avion comme les autres. Nous fixons le siège d'Éowyn et l'y installons. Elle est endormie avant même que les portes de l'appareil soient fermées ; il faut dire que nous sommes entrés dans le ventre de cette baleine volante plus d'une heure avant son décollage. Quand l'avion est plein, et étanche, il est poussé imperceptiblement par un "pusher" qui le met en position au début d'une des voies de taxi. L'embouteillage d'avions dans l'aéroport est assez impressionnant, et nous mettons plus de trois quarts d'heure à arriver en bout de piste, prêts au décollage. Enfin, le cachalot des airs se lance sur la piste. Heureusement qu'elle est longue, car nous avons bien cru que nous ne décollerions jamais, mais il finit par la quitter, et nous, petits Jonas des airs, disons bye-bye à New York et sa pollution, et ses lumières qui illuminent la région.

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Pour ce voyage, nous essayons une nouvelle technique : ne pas dormir du tout. Les films du bord devraient nous le permettre, avec un choix assez large. Bill par exemple regarde Paris-Manahattan (alors que nous faisons le vol dans le sens contraire...) parce que lui, dès qu'il y a Alice Taglioni... On se demande s'il préfère l'actrice ou juste la consonance de son nom... Sinon, il a le droit à un petit lit grand confort :
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Éowyn, elle, dort profondément et ne se réveille que pour le repas, au moment où elle nous entend dire que nous n'avons besoin que de deux plateaux. OK, tu as gagné, nous prenons trois plateaux. On se demande bien de qui elle tient ! Plus tard, alors que le voyant "accrochez vos ceintures" vient de s'allumer, pour causes de turbulences, elle fait faire à son plateau, d'un auguste coup de pied circulaire, un double salto arrière. Boule ramasse les différents légumes et grains de riz en attendant que les stewards viennent nous aider...

Nous volons au dessus de l'Atlantique, il fait nuit, mais comme quelques autres passagers nous veillons, plutôt que de risquer un lendemain vaseux avec seulement une petite nuit. Autant partir pour une nuit blanche !
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Le lendemain

20 octobre 2012

A little Italian in Little Italy

Par le chemin des écoliers - Jour 100 (Il y a des jours avec, et il y a LE JOUR CENT !!!)

Aujourd'hui, nous avions le choix entre plein de titres pour cet article. Vous avez échappé à :
 - ZomBILLand, puisque Bill a enfin pu goûter les Twinkies après lesquels Tallahassee court dans Zombieland ;

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Empire State Billding, car nous sommes passés au bâtiment presque du même nom ;
 - King Kocker, vu comme il y a fait le singe ;
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 - Nine Billeven Memorial, car nous sommes passés à côté du mémorial du "Nine Eleven" ;
 - Bill à New York, tout bêtement, comme le film du Gendarme...


Sûrement, nous aurions pu en trouver d'autres. Nous nous sommes décidés pour A little Italian in Little Italy car c'était tout de même le sommet de la journée, malgré un passage en haut du presque plus haut building de la ville. Après une nuit de dingues, entre le bruit, le rhume d'Éowyn qui nous a réveillé vers 4h00, le fait qu'ensuite elle ne voulait plus se rendormir mais adapter Peter et Elliott en musical pour Broadway, nous n'avons décollé que vers 9h22.
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D'abord, pour gagner de la vitesse, nous avons perdu en altitude en passant par les couloirs du métro mais ceci nous a permis de vite arriver au pied de l'Empire State Building, avant de monter à son 86ème étage. Dans la rue, les vendeurs de billets affluent et harassent les passants : vous avez un billet ? Vous voulez un billet ? Nos billets sont les meilleurs du monde pour aller en haut de l'ESB... Comme ça a toujours un air de vente à la sauvette, nous sommes moyennement rassurés et bien qu'ils prétendent qu'il y a une heure et demi de queue pour monter, alors qu'eux vendent des billets pour l'express lane, nous préférons aller dans les queues normales. Loin d'une heure et demi de queue, il ne nous faut guère que vingt minutes pour avoir nos billets. Évidemment, nous n'avons pas pris l'upgrade "City Ride" ni la "Observatory". Nous sommes un peu dégoûtés que dans ce pays, encore plus qu'avant, tout tourne autour du fric et que les options pour les différentes visites soient à chaque fois pléthoriques et pas très bien expliquées, de façon à forcer le chaland à soit prendre le pack "tout compris - clim - chantilly" dès le départ, soit à lui faire payer un max les options plus tard. Ici, les options étaient une espèce de manège, la visite de l'observatoire, un peu plus haut que la plate-forme à laquelle monsieur tout-le-monde a accès, les lignes express, une carte de la ville et de la tour, une visite audio, et le livre souvenir officiel. Il devrait aussi y avoir une option avec un Empire State Bulding en caoutchouc à gonfler pour chez soi.
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Quand l'ascenseur s'arrête au 80ème étage, il faut en prendre un autre pour aller jusqu'au 86ème. Comme il y a un quart d'heure d'attente, les gardiens du lieu proposent aux gens de monter par les escaliers, ce que nous faisons, Éowyn dans les bras, mais au bout du deuxième étage les gens commencent à s'arrêter, le souffle coupé. Très vite, nous sommes les seuls à monter. Bravo ! Clopes, alcool, chips, frites, télé, et voilà le résultat. Des singes monteraient mieux, et n'abuseraient peut-être pas des ascenseurs.
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En haut, nous avons vraiment l'impression d'être en cage : la plate-forme est entourée de grilles, et c'est compréhensible vu la hauteur du machin, mais c'est surtout au nombre de gardiens que l'impression tient.

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Nous réussissons à nous échapper, à redescendre 86 étages dont 6 à pied, et d'un coup de métro nous sommes sur Canal Street, au coeur de Chinatown. Les magasins sont indénombrables, et vendent tous à peu près la même chose : T-shirts, faux parfums, imitations de montres et de bijoux de marque, et un peu de matériel hifi. N'étant pas très sensibles à ces charmes, nous bifurquons dans Little Italy avec le but de trouver une pizzeria : facile, dans ce quartier, et Bill peut enfin s'attabler devant un repas digne de ce nom : pâtes, pizza et bière !
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Comme c'est Little Italy, les voitures de police sont au diapason :
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(En fait, cette photo a été prise juste à côté du 9/11 Memorial, comme quoi ! Mais bon c'était pour la blague)

Pour digérer tout cela, nous allons marcher dans le coin de Ground Zero. Il nous faut d'abord faire un véritable périple en métro : certaines lignes sont fermées pour le week-end et les indications sont abracadabrantesques. Alors qu'Éowyn joue avec le petit garçon de trois ans d'un couple New-Yorkais, le métro sort de terre et commence à escalader une énorme structure métallique : pas un bon signe alors que nous étions censés rester dans Manhattan. La vue se précise bientôt et c'est le Manhattan Bridge que nous sommes en train de traverser, pour tomber dans le Charybde de Brooklyn. Au moins, nous profitons un peu de la vue sur l'East River. À la deuxième station de Brooklyn, nos compagnons de fortune et nous retrouvons une ligne qui nous ramène sur l'île, au Scylla De Bowling Green pour eux, à celui de Wall Street pour nous.
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Trinity Church résiste toujours aux assauts immobiliers du "centre financier de la planète", autant dire que les activités criminelles s'y empilent comme des pancakes. D'ailleurs, de rue coupée en rue interrompue, nous arrivons enfin à Ground Zero. Ils sont en train d'y construire un mémorial pour le Onze Septembre, et l'accès au site est limité aux détenteurs d'un passe. Un moment, nous sommes terrorisés à l'idée que le passe puisse être payant mais heureusement, il s'avère gratuit. De toute façon, nous n'en avons pas, il aurait fallu le commander sur internet au préalable, et n'avons pas envie de joindre la queue qui serpente dans la rue avant l'accès au site. Entrer dans les vieux bâtiments du World Trade Center donne de toute façon une vague idée de ce que sera le mémorial : plein d'arbres et deux gros trous là où les tours se trouvaient.

 - Le haut des tours ou le bas des tours ?
 - C'est pareil. Enfin, après leur effondrement vertical...
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Nous ne passons pas voir le taureau de Wall Street, mais comme Boubou s'est endormi dans le porte-boubou, nous profitons de sa sieste pour entamer une longue remontée de Manhattan le long de l'Hudson River. Comme il y a trois arbres et un peu de pelouse, les habitants doivent être persuadés y retrouver un contact depuis longtemps perdu avec une nature depuis longtemps perdue. Nous, notre contact avec la nature consiste à beaucoup marcher, car nous avons une soixantaine de rues à remonter, en gros une demi douzaine de kilomètres. Une petite pause dans un parc de jeux nous permettra de  fatiguer un petit peu Éowyn qui se réveille quand nous passons le Ecology Pier:

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Ce soir, nous ne faisons pas semblant de passer chez Walgreens ; ils n'ont rien. Nous préférons passer chez Sbarro acheter de quoi nous sustenter. Le choix est facile : pour Bill, un peu de tout, pizza pour Vanessa et Éowyn, et cheesecake pour Boule et Éowyn. Euh, vous la nourrissez comment votre fille ? Ben, à l'américaine, pourquoi ? Essayez de lui faire manger de la soupe à cent mètres de Times Square et vous comprendrez...

Sur la route du retour, un groupe de noirs en tenue de... Combat ? Apparat ? En tout cas, ils parlent très fort de la fin du monde, de l'Amérique qui est foutue à cause de ses péchés, et se réfèrent souvent à un livre que feuillette un grand à lunettes. Le coran, la bible, mein kampf ? Ou un autre de la série "Martine croit au père noël", ce n'est pas bien important.

Alors que nous séchons Éowyn à la sortie de son bain, la télé enchaîne les pubs pour des class actions : les cabinets d'avocat essayent de regrouper un maximum de victimes de telle ou telle compagnie, médicament, politicien (Ah, non, pas politicien), prothèse ou même produit alimentaire avant de lancer de gros procès contre le fabriquant/constructeur, et récupérer un max de fric, le moteur de l'économie mondiale. On pourrait se demander s'il y a ne serait-ce qu'un minimum de philanthropie derrière tout cela, mais poser la question, c'est bien sûr y répondre.
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La nuit est au plus noir de ce que Manhattan peut offrir, c'est à dire gris clair, quand nous nous couchons après avoir presque fini de mettre ce blog à jour, pour son quasi dernier jour. Demain, c'est le dernier paquetage !

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Le lendemain

19 octobre 2012

L'heure des combats viendra

Par le chemin des écoliers - Jour 99

Ce matin, l'hôtel récupère une piscine, histoire de monter en standing. Seuls problèmes : elle est de l'autre côté de la rue, sur le toit d'un bâtiment, et n'est pas chauffée, mais l'idée est là.
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Le temps est assez couvert, ce qui nous permet de vous fournir une collection de photos presque aussi drôles que les cartes postale que l'on vend parfois, toutes noires, avec marqué "X la nuit", avec X une ville, un lieu, etc. Donc, la Chrysler Tower :

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L'Empire State Building :
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Arrêtons là la série, c'est assez moyen.
Comme il pleut de plus belle, nous annulons nos plans de marche au soleil pour aller jusqu'à Barnes & Noble acheter quelques livres que nous aimerions avoir en anglais, ce qui est plus facile ici qu'au pays de Molière. Nous avons eu un peu de mal à trouver une librairie dans cette ville plus orientée vers les fringues, la mode, les restaurants et les spectacles. Chargés d'une quinzaine de livres, nous revenons vers l'hôtel et l'heure du repas approchant nous poussons la porte d'un Sbarro. Boule n'est pas très chaud, car dans son souvenir il s'agit d'imitation de nourriture italienne très moyenne, mais Vanessa et Éowyn sont à fond pour. Bill, lui, évidemment... Eh bien, bonne surprise, c'est en fait vraiment chouette, les pizze sont très bonnes, bien cuites comme il faut, bien garnies avec des légumes frais, bref, nickel. Bill est tout fier et peut poser devant un panneau affichant sa citation favorite : qui mange bien, mange italien.
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De là, il est temps de mettre Boubou au lit car après sa sieste, nous allons visiter en vitesse le musée de l'Intrepid, le fameux porte-avions amarré dans l'Hudson.

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C'est un gros bateau de guerre qui contient plein d'avions de différentes guerres. À côté, un sous-marin, avec des sonars dont l'interface est pitoyable : Boule en a programmé des mieux quand il bossait pour Marconi.
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Ce sous-marin, le Growler, faisait partie du dispositif de dissuasion nucléaire américaine, avec quatre gros missiles Regulus emportant chacun une bombe à hydrogène, capable de raser une ville comme New York, on n'arrête pas le progrès humain :
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Sur le pont du flat top, Bill peut rêver de partir à Top Gun aux commandes d'un F14 :

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Il y a aussi un Étendard, cocorico :
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et un Kfir, quasi-re-cocorico :

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Et évidemment, le fameux SR-71 Black Bird :
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Il y a aussi un Mig 21 :
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Nous ne pouvons pas visiter le "Pavillon de la Navette Spatiale" car il faut un billet supplémentaire, comme si les 24 dollars dont nous nous sommes déjà délaissés à l'entrée ne suffisait pas. Il faudrait rajouter encore $6 pour voir le gros machin qui allait dans l'espace. Sur le pont du hangar à appareils, il y a une maquette de l'Intrepid, entièrement en Lego, de presque sept mètres de long. Spéciale dédicace pour Gilles :
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Au bout du quai, un Concorde rouille tranquillement, sans plus avoir à perforer le mur du son tous les jours :
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Comme Éowyn est de plus en pus fatiguée et donc de plus en plus dure à gérer, nous devons abandonner nos projets de voler l'Intrepid pour l'offrir à Sea Shepherd Conservation Society. Nous coupons court et revenons sur Times Square faire semblant de faire des courses dans un Walgreens qui lui fait semblant de proposer des trucs à manger. Ensuite, forcément, nous faisons semblant de dîner et Éowyn fait semblant de se coucher : une heure après, elle est encore en train de chanter "pom pom pom pom..." Le bruit de la rue ne doit pas aider, car New York tient toutes ses promesses y compris les pires.

Avec la pluie, la chaleur est revenue, et avec elle la moiteur que nous aurions aimé ne pas connaître de cette ville. C'est sans doute à cause d'elle que les limousines sont climatisées :

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Le lendemain

18 octobre 2012

La chère Thomas Crown

Par le chemin des écoliers - Jour 98

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Les prises américaines ne se sont pas améliorées en douze ans ; ce sont toujours deux trucs fins qui parfois, avec beaucoup de chance, sont alignés avec les trous de la prise. Avec encore plus de chance, donc vraiment très rarement, l'embout tient donc en place dans la prise murale. Dans l'hôtel où nous séjournons, la seule prise où l'alimentation de l'ordi tient est celle au pied du lit. Quand Boule commence à travailler sur le blog ce matin, il s'appuie un peu sur la prise et les deux espèces de frites se retrouvent toutes tordues. Putain, ça commence bien !

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Un coup de pince Leatherman plus tard, nous sommes prêts à partir pour Central Park, à deux arrêts de ligne 1 de l'hôtel.
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La sortie de la station s'apparente au paradis pour Éowyn : des dizaines de chiens sont là pour une dégustation gratuite de nourriture pour chiens. Bill n'aimant pas trop la bouffe industrielle, il passe son tour mais Éowyn va de chien en chien distribuer des caresses. Quand nous arrivons à l'arracher à cette compagnie, nous entrons dans Central Park pour tomber sur... d'autres chiens ! D'ailleurs, il y a une femme qui a choisi de faire cela comme métier : à $25 de l'heure par chien, elle les promène dans Central Park. Aujourd'hui, elle en a dix avec elle. Un calcul rapide montre l'intérêt de la chose, à condition de supporter les chiens. Nous nous avons déjà du mal avec un cocker alors dix...
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Bill nous amène à la statue de Balto, une statue en l'honneur de chiens qui ont sauvé des naufragés en leur apportant de l'antitoxine malgré le bon millier de kilomètres qu'ils ont eu à parcourir sur la glace et la neige.

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Pas loin, un autre événement mérite une statue : un chauffeur a coincé son bus contre un poteau de feux de signalisation, et cela rappelle une histoire à boule : un chauffeur de bus de la région de Sophia, surnommé Orangina, remplace un collègue malade au pied levé. Son surnom lui vient de la façon dont il conduit son bus, et de celle dont il traite ses passagers. Quand il ramène le bus au dépôt, il l'engage dans le box de nettoyage, et là le capot d'une soute à bagages se décroche et tombe par terre. Un mécanicien vient le ramasser pour voir ce qu'il faut faire pour le remettre en place, et se rend compte qu'en fait tout le côté du bus est enfoncé, que même l'escalier d'accès à l'intérieur est un peu de traviole. On demande à Orangina s'il a eu un choc et bien sûr, non, rien à signaler. À ce moment-là, un policier municipal de Valbonne arrive au dépôt et dit "Euh, aujourd'hui, à telle heure, votre bus tant a coupé un virage et nous a arraché un feu rouge...". Évidemment, l'heure correspondait à l'un des tours de ce formidable chauffeur...
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Au milieu de Central Park, en termes de latitude, et sur son côté est, en termes de longitude, se trouve le Met, le Metropolitan Museum of Arts, où se passent de nombreuses scènes de l'Affaire Thomas Crown. Nous comptions le visiter mais woaw ! Ils demandent maintenant une "donation" de $25. Bill a beau nous proposer de nous cacher dans une grande statue de cheval en bronze, nous préférons laisser tomber et traverser Central Park d'est en ouest, en longeant le Reservoir pour arriver au Musée d'Histoire Naturelle.
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Woaw encore ! Cette fois-ci, c'est de $19 qu'ils veulent nous soulager pour que nous puissions entrer. Après les musées gratuits de Washington et les parcs nationaux à $80 l'année, nous sommes un peu calmés... Ça s'apparente à des prix de zoos, dont il faut nourrir et garder les animaux. Ils les nourrissent avec quoi, leurs dinosaures ?
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Nous reprenons donc la route et la poussette, et repassons dans Central Park pour une dernière fois, avant de rejoindre la Cinquième Avenue. Les magasins de luxe se suivent et s'enchaînent, nous en voyons les devantures mais ne prenons même pas le temps d'entrer : même s'ils avaient la taille de Bill, il n'aime que les tailleurs italiens. La cathédrale Saint Patrick, célèbre pour être entourée de buildings bien plus hauts qu'elle, est en rénovation et donc cachée derrière des échafaudages : dommage !
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Le Rockfeller Center ne nous attire pas plus que ça, même s'il y a maintenant un café à son sommet d'où l'on a paraît-il une vue sympa de New York. Nous marchons jusqu'à Times Square pour coucher Boubou qui ne veut décidément pas dormir dans la poussette.
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Quand elle se réveille de sa sieste, nous prenons la 43ème rue vers l'ouest pour aller jusqu'à l'Intrepid et voir les horaires des croisières autour de Manhattan, et peut-être même en réserver une pour samedi soir. Il fait jour quand nous partons, mais le nombre de chiens croisés sur la route fait qu'il fait nuit noire quand nous sommes sur les quais de l'Hudson River. Nous réalisons que les habitants de New York ont des chiens pour rendre la ville un peu moins inhumaine : ils permettent d'établir le contact avec les étrangers beaucoup plus facilement, de parler, de communiquer autrement que par SMS ou Tweet, bref d'être plus sociaux que les zombies que nous croisons et qui donnent à cette ville, sans virus, un air d'I am Legend.

Un virus qui s'est déjà propagé, c'est celui de la religion, quelle qu'elle soit dans ce pays de tolérance :
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Le long de la 43ème rue, il n'y a pas que les immeubles qui gagnent de la hauteur, les parkings aussi, pour essayer de contenter la déesse bagnole :
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Gaby avait un jour dit à Boule "Ben si, les Black Birds ça peut aller sur les porte-avions, je l'ai vu à New York". Boule avait été fort sceptique, puisqu'il avait oublié la seule possibilité qui permettait de vérifier cette situation, de façon un peu tordue certes : le Black Bird posé sur un porte-avions musée. Il est toujours là, prêt à induire en erreur des générations de Gabys !

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Le lendemain

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17 octobre 2012

Miss Billerty

Par le chemin des écoliers - Jour 97

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- Elle a l'air ridicule, avec ses cheveux qui rebiquent !
 - Ben, toi aussi quand tu étais jeune, avant d'être un doudou tu avais les cheveux qui rebiquaient. Maintenant, forcément, vu ce qu'il en reste...
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Bill fait la gueule depuis ce matin. Que ce soit à cause du départ plus tard que nous avions prévu, de l'heure et demi de queue avant de prendre le bateau pour la Statue de la Liberté, des français qui doublent dans la queue ou de l'absence de pizza au menu du restaurant au pied de Miss Liberty, nous ne saurons jamais mais il est grincheux, taciturne. L'air marin de New York lui remonterait le moral si la pollution n'était pas si démente. Ce matin, nous avons donc réussi à prendre la ligne 1 du métro, jusqu'à son terminus de la gare de ferries, et de là, après une courte marche à travers Battery Park, nous avons acheté les billets pour l'île où est installée Miss Liberty. Un peu moins d'une heure et demi plus tard, et un peu moins de deux bretzels, achetés à deux vendeurs ambulants différents, plus tard, nous avons atteint la tente où se passe la sécurité : portiques, rayons X pour les sacs, pas d'arme autorisée, etc. La paranoïa continue : même Éowyn doit enlever sa veste pour qu'ils vérifient qu'il n'y a pas de bombe dedans. Nous avons tout de même le droit de garder nos chaussures et nos slips. Ils laissent passer Bill, ne comprenant pas à quel point il peut être dangereux , soit comme chien d'Attac (Boule n'est plus membre mais s'y remettra dès le retour en France) soit comme arme de point (il est cousu, rappelez-vous). Il est aussi responsable de l'aiguisement des couteaux à la maison : on parle alors de chien de fusil.
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Au pied de Miss Liberty, dessinée et sculptée par un français, Frédéric Auguste Bartholdi, et dont l'armature intérieure est due à un autre français, le même Gustave Eiffel que celui de la Tour, nous marchons quelque temps, Éowyn court après les pigeons, Bill contemple Manhattan. Il contemple aussi un phénomène de société bien d'ici : même dans un tout petit parc, même s'il est difficile d'en y amener une, un policier américain se doit d'avoir une voiture :
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Nous y prenons un repas léger, en termes de finesse s'entend, et sautons dans un bateau qui passait par là. Ce ferry nous ramène à Battery Park, et sert de scène à Éowyn, qui fait rire tout le monde et divertit au moins une vingtaine de passagers. Une vraie star.
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Les américains aiment les grosses statues. Par exemple, d'aigle :
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Ce genre de style évoque d'autres époques mais il ne vaudrait mieux pas le mentionner ici.

Le métro semble évidemment remonter Manhattan bien plus vite qu'il ne l'avait descendue ce matin, et nous sommes vite de retour sur notre 42ème rue, puis à notre 11ème étage, puis à notre chambre, la dernière du trip. Ça fait tout drôle. Ce qui est moins drôle, c'est le bruit ambiant, que Boule avait essayé de décrire à Vanessa avant que nous n'arrivions mais qui reste impossible à décrire. Il faut le vivre. Un autre truc qui est indescriptible, c'est la difficulté à tirer de l'argent avec une carte internationale : comme ils ne sont pas amateurs de puces (même si Bill arrive à passer les contrôles de sécurité), ils ne se servent que de la bande magnétique, mais ont un peu de mal à faire les vérifications nécessaires (ils demandent le code postal pour les retraits...) et il nous faudra pas mal de distributeurs avant de réussir à retirer $100. Tout ça pour ça.

À 17h17, après deux heures de sieste, Éowyn émerge de son sommeil et s'assoit en tailleur dans son lit : voilà pourquoi nous l'appelons Boubou, diminutif de Bouddha ! Nous allons marcher sur Times Square pour mettre sa sérénité à l'épreuve : débauche d'écrans vidéo, de lumières, de voitures au ralenti. C'est sans doute à cela que se réfèrent tous les gens qui veulent plus de nucléaire au nom de "nous avons besoin de plus d'énergie"... Nous, pour avoir de l'énergie, nous passons chez Dave and Busters prendre un cheesecake à emporter et à la New-Yorkaise.
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Le lendemain

16 octobre 2012

L'armée des douze singes

Par le chemin des écoliers - Jour 96

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 - Bill, Bill, il y a des girafes dans la rue !
 - Quoi ? Où ça ?

Qu'il est crédule, ce Bill ! La seule chose qu'il connaissait de Philadelphie avant de venir, c'était l'Armée des Douze Singes, et il croyait que c'était un reportage...

Philadelphie est très fière de son héritage révolutionnaire. C'est ici que fut signée la Déclaration d'Indépendance, que fut cousu le premier drapeau, que fut fondée la Navy. Le parcours de ce matin nous emmène donc sur ces traces, avec le premier Parlement du pays, la tombe du soldat inconnu, la cloche fêlée de la liberté (on peut intervertir et dire "de la liberté fêlée" mais bon...). Donc, ce matin, c'est notre série hommage à de riches marchands ne voulant pas payer d'impôts.
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Quand nous en avons marre, nous reprenons la route car New York n'est pas tout près. En passant devant l'hôtel de ville de Phillie, Bill regarde s'il ne voit pas d'ours sur une des tours, comme dans le film sus-cité. Hélas, sans plus de succès qu'à Yellowstone... Devant le musée, il monte les marches pour faire comme Rocky, pendant que Boule klaxonne dans la voiture : allez, allez, on y va !
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La 95 nord se déroule devant nous jusqu'à ce que la nouvelle silhouette de Manhattan apparaisse. Nouvelle pour Vanessa, Éowyn et Bill, qui ne l'avaient jamais vue, mais nouvelle aussi pour Boule car elle a bien changé : par rapport à 2000, il manque les deux gros trucs qui dépassaient !
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Par contre, une nouvelle tour est là, la Freedom Tower, comme les frites (renommées Freedom Fries au lieu de French Fries après que Chirac a voulu protéger les intérêts de Total en Irak, euh, pardon, après que Chirac s'est opposé à la guerre dans le même pays). De plus près, c'est la Statue de la Liberté qui apparaît, mais bizarrement elle nous tourne le dos.
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Nous suivons les panneaux jusqu'au Holland Tunnel, dont une traduction approximative est sans doute "Tunnel de François Hollande".
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Ensuite, et bien, c'est Manhattan, des voitures partout, sur plein de voies, dans tous les sens (et encore, heureusement les rues sont pour la plupart en sens unique). Nous longeons l'Hudson River, et quand nous voyons un porte-avions à quai, c'est le signe qu'il faut tourner sur la 42ème rue.
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Quelques petits tours de blocs plus tard, nous arrivons à atteindre la 43ème rue et notre hôtel, juste à côté de Times Square. La circulation automobile est dantesque, la fréquentation piétonne est ahurissante. Nous arrivons à ne pas nous faire rentrer dedans (que ce soit par une autre voiture, un camion, un vélo ou un piéton), à ne refaire aucune carrosserie, à ne renverser aucun piéton. Ça y est, seules 10 marches nous séparent de l'entrée du Carter Hotel, en deux voyages nous arrivons à tout enfourner dans la chambre 1123 (Forcément, le numéro de chambre est grand, vu la taille du bâtiment).

Pendant que Vanessa se bat avec Éowyn, Bill, l'ascenseur et une clé qui ne marche plus pour la chambre, Boule ramène la voiture chez Avis. Bonheur du planning : Avis est à trois blocs, sur la même rue et dans le bon sens. Il ne lui faut donc que quelques minutes pour garer la voiture devant le panneau car returns, donner les clés, se rendre compte que nous avons oublié de faire le plein avant de redonner notre Kia, et décider que ce n'est pas bien grave, même au prix où ils facturent l'essence, par rapport à replonger dans ce bordel.

Notre chambre est pas mal, moins miteuse que le prix ne nous le laissait craindre, et nous pourrons aller nous balader à pied sur Times Square, et peut-être Boule arrivera à retrouver le resto qui faisait de super cheesecakes... En attendant, les candidats nous abattent : ils débattent, blablattent et combattent, complètement dépassés par la réalité de la planète Terre : faut-il faire plus de fric plus vite en pompant plus de gaz de schiste maintenant ou plus de fric plus vite en pompant plus de pétrole sous les glaces de l'Arctique ?
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 - Au fait, Bill, tu sais que Sixième Sens se déroule aussi à Philadelphie ?
 - La vache !
 - Meeeeeeuuuuuuuuh...
 - Merci Éowyn. Boule, t'aurais pu me le dire avant, je me serais planqué sous le lit la nuit dernière...

Le lendemain

15 octobre 2012

Witness

Par le chemin des écoliers - Jour 95

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 - On a tous les sacs ?
 - Oui.
 - Le lit d'Éowyn, l'ordi ?
 - Oui.
 - Le programme de la journée ?
 - Oui.
 - La bouffe qui était au frigo ?
 - Ben, la bière est au frigo, pour être bien fraîche ce soir...
 - Mais Bill, nous ne sommes pas là ce soir !
 - Oups.

Heureusement que nous récapitulons bien ce qu'il fallait charger ce matin, sinon nous serions partis sans la bouffe. Et surtout, sans la bière ! Bon, une fois l'oubli réparé, nous prenons la route du nord, et les nuages nous rattrapent bientôt, avant la pluie.

Un panneau pour Boule Senior, souvent énervé par le trafic qui coupe les routes : dans certains cas, aux US, effectivement, il est interdit de couper le trafic. Par exemple, ici, sur la 355, et seulement aux heures de pointe :

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Nous entrons dans le pays Amish un peu avant midi, un peu après Lancaster, juste à temps pour le repas.
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Pour nous ce sera un sandwich sur bretzel (un très gros bretzel bien sûr).
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Après cela, petite balade dans un vrai train à vapeur, Éowyn adore ; nous avons du mal à l'empêcher de monter à bord trop tôt, puis dans un wagon autre que celui où nous avons le droit de monter.
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Le tour fini, nous nous abritons de la pluie dans le musée du train, spécial pour les enfants (Boule, Bill et Éowyn).
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Trains électriques, vraies locomotives, et même un wagon Pullman qui nous rappelle le Ghan.
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Le déluge aux proportions bibliques (Les Amish sont très croyants, sans doute même pensent-ils que le Grand Canyon a été creusé lors de ce passage de la bible) qui nous attend ne nous permet pas de visiter beaucoup plus du Pennsylvania Dutch Country, donc nous roulons vers Philadelphie et ses bouchons de fin d'après-midi.
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Sur la route, nous croisons quelques carrioles Amish, dont les chevaux noirs n'apprécient pas trop le temps. Il est six heures quand nous nous garons devant l'Alexander Inn, où la chambre 403 nous attend, comme une Peugeot. Boubou s'enfile 800 grammes de pâtes (cuites), ce qui lui permet de rattraper son petit déjeuner dont elle n'a pas voulu et son déjeuner itou.


Halloween approche à grands pas, mais nous ne serons plus de ce côté-ci de l'Atlantique pour le 31 octobre :

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Bill avait raison sur au moins un point : sans frigo, la bière n'est pas fraîche !
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Le lendemain

14 octobre 2012

De nouveau un Bill à la Maison Blanche

Par le chemin des écoliers - Jour 94

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Notre programme pour la journée est léger : Maison Blanche, Musée d'Histoire Naturelle et... Ben, rien d'autre en fait. Peut-être le Musée de l'Histoire Américaine si le temps le permet, et si nous arrivons à passer les portiques de sécurité. Notre sac a du largement dépasser sa dose admissible dans l'année...

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Garés juste à côté de la Présidence du Monde, nous pouvons venir marcher sur le Lafayette Square, nommé après le héros français de la Guerre d'Indépendance. Pas que la France ait eu un amour particulier de la liberté, comme veulent aujourd'hui le croire les américains, c'était juste pour faire la nique aux anglais. Au pied de la statue (en pied, il n'a pas eu le droit à un cheval), il y a d'autres personnages, des conationaux d'après la légende inscrite à la base. Donc, des français. Si loin de la mère patrie, des français au pied d'une statue dédiée à un français, nous nous attendons à entendre "La Grosse Bite à Dudule", comme dans les Bidochon en Voyage Organisé. Mais il n'en n'est rien. Bill, lui, se verrait bien dans le Bureau Ovale de la Maison Blanche. Après tout, il y avait bien un Bill dans ce même bureau il y a à peine 12 ans.
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Nous passons la file des gens qui font la queue pour visiter les Jardins de la Maison Blanche et allons faire un petit tour au Musée d'Histoire Naturelle. Comme d'habitude, le musée est plein de petits mots gentils pour les océans et leur état, mais de conseils sur ce qui pourrait aider à les sauver il n'y a point, il ne faut pas non plus trop déranger le populo dans ses habitudes. Dans la salle d'à côté, les dinosaures regardent les humains du haut de leur disparition, poilés.

Nous refaisons un petit tour du Mall et revenons à Bethesda après un grand tour dans la campagne de Virginie, la G.W. Parkway étant fermée et les panneaux de déviation nous ayant laissé tomber à la troisième intersection...
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Le lendemain

13 octobre 2012

Paranoïa

Par le chemin des écoliers - Jour 93

 - Bill, tu préfères le "croissant français" ou le "muffin aux myrtilles" ?
 - Euh, mon confort digestif...

Bill a bien raison ; ce que le Bethesda Court Hotel nous propose pour le petit déjeuner tend à être relativement indigeste... Pendant que nous déjeunons, un journaliste explique que "techniquement", comme il dit, l'assassinat d'un enfant par un gang de New-York pour forcer les parents à faire quelque chose constitue du terrorisme et doit être traité comme tel.

Nous allons sur le National Mall, le grand parc au milieu de Washington, autour duquel sont parsemés différents mémoriaux, la Maison Blanche et le Capitole. Nous commençons par le Vietnam War Memorial, le mur qui s'enfonce dans le sol, symbole montrant le fond que les US avaient à l'époque atteint, malgré l'atteinte de leurs objectifs.
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Comme le mémorial ne plaisait pas à la population, qui voulait un truc plus... démonstratif, il y a trois statues à côté, censées représenter les soldats qui se sont battus dans la jungle. Hélas, avec deux blancs et un seul noir, ces statues sont également loin d'être représentatives !

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Nous continuons alors avec le Abraham Lincoln Memorial, en honneur du président qui a aussi donné son nom à une terrible marque automobile.
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Dans le mémorial, une collection de vétérans de la Deuxième Boucherie Mondiale arborent des casquettes World War II: the best generation (Deuxième Guerre Mondiale: la meilleure génération). Comme ils sont tous à moitié liquides, ils ont autant besoin que nous de l'ascenseur (Éowyn est dans la poussette et nous ne nous sentons pas de porter le tout dans l'énorme escalier du monument) et cela crée un peu de bouchons pour accéder à la plate-forme où est la statue du président de l'Union pendant la Guerre de Sécession.
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Ensuite, c'est le Mémorial de la Guerre de Corée, autre sommet de l'intelligence américaine. À plusieurs niveaux : quand il y était passé en 1999, Boule avait eu la chance extrême et le plaisir rare d'entendre une américaine prononcer une réplique digne des plus grands dialoguistes "Ben, moi, quand je voyais ces statues de loin, je pensais que c'était un truc pour le Vietnam, et là je viens d'apprendre  que c'est pour une guerre qui a eu lieu en Corée. Je savais pô, moi, qu'il y avait eu une guerre en Corée, mais je viens de voir les dates, et c'est normal : j'étais pô née".
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Dans les semaines qui viennent, peut-être qu'elle votera pour Romney.

 - Au moins elle savait qu'il y avait un pays qui s'appelait Corée !
 - Tu n'as pas tort, Bill.

De là, nous traversons la rue et entrons dans le Martin Luther King Memorial.
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Pour plaisanter, Boule dit à Vanessa "je pense que c'est interdit aux blancs", mais la vérité est bien plus pathétique que cette pauvre blague : il n'y a que des noirs sur le mémorial, à part quelques touristes. Dans leur tour des monuments obligatoires, les blancs évitent soigneusement celui de l'homme qui a dit L'injustice où que ce soit est une menace pour la justice partout. Nous sommes pris dans un réseau inextricable de réciprocité, liés par un seul fil de destiné. Quoi qui affecte l'un directement, affecte tous indirectement ou La vraie paix n'est pas juste l'absence de tension ; c'est la présence de la justice.

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Il faudrait être bien bête pour se demander pourquoi, nous préférons longer le Tidal Basin, avec le mémorial de Jefferson au loin, et entrer dans le Musée de l'Air et de l'Espace. Si peu de choses y ont changé en dix ans, en tout cas l'accès en est changé : il faut maintenant montrer patte blanche, ce qui pour un animal roux est compliqué et pénible, à raison de quatre pattes par cocker ("- Pâtes ! - Non, Éowyn, pattes, pas pâtes, et ce n'est pas encore l'heure du repas, essaye de dormir un peu d'abord"). Fouille des sacs (" - La couche pleine de caca, vous voulez la vérifier ? - Non, ça ira... - Vous devriez, je pense qu'elle peut exploser comme du Semtex...), passage au rayons X, il s'en faut de peu qu'il nous faille retirer dix chaussures pour entrer.
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Après cela, le Musée des Amérindiens, qui regroupe toutes les cultures amérindiennes, du nord comme du sud. Fouille et portique sont de nouveau au rendez-vous.
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Comme Boubou se réveille, nous interrompons la visite pour pique-niquer sur le Mall, entourés d'écureuils qui aimeraient partager notre repas.

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Ensuite, nous passons devant (enfin, derrière, mais les touristes voient rarement l'autre côté) le Capitole, et entrons dans la National Art Gallery. Titien, Greco, Monet, Manet, Degas, Gauguin, Pissaro, Picasso, Renoir, Turner, Van Gogh... La collection est immense, impressionnante. Forcément, elle est bien protégée : si les flashes sont autorisés, les sacs sont passés au scanner à l'entrée, et les bonshommes au portique.
Quand nous en avons tous marre (les symptômes sont différents selon l'âge et la race, mais la cause reste la même), nous retrouvons notre Kia garée en bas de la 19ème rue et traînons d'embouteillage en embouteillage jusque Bethesda, où nous allons une nouvelle fois être confrontée au problème du mot anglais food : il semble facile de la traduire par nourriture, mais quand Boule demande où il peut acheter du food, on l'envoie chez CVS, où au rayon food les pizzas surgelées se battent avec la glace et les chips. Nous trouverons nous-même un magasin qui vende de la nourriture.

Question suivante du débat d'hier, primordiale en cette sixième crise d'extinction des espèces vivantes : peut-on limiter le droit des individus à entrer dans un musée avec un M60 ?

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Le lendemain

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Bill In New Zealand
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